Friche de l'hôpital, Quai du Commerce : 3e changement de destination

Histoire :

Ce périmètre est proche du pont Saint Pierre constituant, jusqu'au milieu du XIXe siècle, une centralité historique pour le bourg. A cet endroit s'élevait alors l'église Saint Jean dite de Pétresse (c'est-à-dire de Saint-Pierre) dont les premières traces dateraient de 849. Proche de l'Eglise se trouvait le cimetière de la commune, qui fut délocalisé dès le milieu du XIXe siècle. L'Eglise devenue trop petite, remplacée par l'Eglise Saint-Pierre _construite place Crèvecoeur, fut rasée en 1882 sur décision du dernier Maire de Saint-Pierre : Paul Van Grutten. Cette zone fut depuis consacrée aux centres hospitaliers, dont le plus récent a fermé en 2012.

Quai du commerce : appellation qui date de 1845, puisqu'alors il existait un poste pour les péniches transportant des marchandises. Avant d'être nommé ainsi, on y distinguait le quai Bourbon et le quai d'Angoulème. En 1824, c'est au niveau de l'actuelle friche de l'hôpital, et près de l'Eglise, que fut bâti un hôtel de ville, en activité jusqu'en 1861. L'hôtel de ville (que l'on distingue au second plan sur l'image jointe) sera transformé en un hospice civil, lui-même démoli vers 1881 pour laisser place à un premier hôpital Saint-Pierre (sur les plans de Ferdinand Dutert), qui laissa lui-même place en 1971 au centre hospitalier qui occupe, 40 ans plus tard, la friche dont il est question.

Rue Verte : La rue verte est une des plus anciennes rues de Saint-Pierre. Jusqu'en 1840, et la construction d'une usine de dentelle (Riechers), elle véhiculait toujours une image rurale notamment à cause de son habitat, et de la présence d'une prairie. En 1846, fut construite une école (actuellement "Louise Pollet), entre la rue Verte et le Boulevard Lafayette. Cette école qui bénéficie d'une rénovation fera l'objet d'un prochain article, mais il est important de dire que la rénovation actuelle "déplace" l'école jusqu'alors tournée vers le boulevard Lafayette, vers la rue Verte. Il nous faut parler également de la maternité : inaugurée en 1952, elle a été imaginée par Roger Poyé, Architecte de la ville entre 1911 et 1958; il a d'ailleurs également dessiné la Bourse du travail, dont il est question dans l'article sur la Place Crèvecoeur. Nous reparlerons de cette maternité puisqu'elle fait partie de la friche de l'hopital et qu'elle va être conservée. Cette rue est finalement le témoin d'époques succéssives, et l'ancienneté de son tracé peut expliquer son étroitesse, le HLM construit à la place de l'usine Riechers en R+6, renforçant évidemment cette impression. 

Rue de Valmy : La rue de Valmy a subi de nombreuses transformations. De fait tout un côté de la rue est occupé par la friche de l'hôpital, ce côté en ayant longtemps été le parking. Il y a finalement peu de témoignages anciens dans cette rue qui est pourtant située dans la zone la plus historique de Saint Pierre. On y retrouve une seule maison datant de la fin du XIXe siècle et témoignant de l'urbanisme lié à l'industrialisation, à côté d'un bâtiment industriel, lui-même ancien "ex- Café Collet" et valorisable. Sur un dernier pan de rue, des maisons mitoyennes en R+1 et un immeuble en coin en R+4 sont les témoins d'une rénovation profonde (ex-nihilo) qu'a connu ce quartier (quartier Charost), débutée dès les années 1970, terminée dans les années 2000, et qui aurait peut-être méritée d'être un peu plus partimonieuse pour pouvoir être harmonieuse. 

Rue du Calvaire : à la place de la rue actuelle se trouvait le cimetière de Saint-Pierre, sur lequel veillait un grand Calvaire, qui a laissé son nom à la rue. Le cimetière devenu trop petit, des terrains furent petit à petit achetés par la municipalité, sur une zone qui à l'époque était extra-muros, et qui actuellement se trouve le long de l'Avenue Saint Exupéry. Ce nouveau cimetière est aménagé dès 1849. Il  n'a depuis cessé d'être agrandi (1877, 1900, 1904, 1923...). Actuellement la rue est relativement exigüe, et cette impression est accentuée par un mur aveugle, et par une partie de la friche hospitalière : un bâtiment massif en R+2 en front à rue. On y trouve également 2 habitations (l'une typique de l'habitat industriel, l'autre typique d'un habitat rural plus ancien), un restaurant et un commerce aux coins qui lient la rue au Boulevard Lafayette, et un Centre d'Accueil Thérapeuthique à Temps Partiel dans un immeuble relativement récent.

Etat de l'art : 

Périmètre de 24 960m²
Superficie bâtie de 8 400m²
EPF propriétaire depuis décembre 2009
Maternité protégée par la ZPPAUP de 2005. Devenue le centre de soins infirmiers de la Croix Rouge dès 2013. Une cession foncière anticipée a d'ailleurs été déclenchée entre la Croix Rouge et l'EPF.

Projet : 

Démolition prévue entre 2015 et 2017 (18mois)
Coût estimé des travaux (démolition, dépollution, nivellement) : 4 876 000e HT (dont 30% à la charge de la ville)
Une fois nettoyée la friche deviendra la propriété de la ville

Projet : espaces verts, continuités urbaines, et vertes (liées à la mise en valeur des berges), et du résidentiel via des maisons de ville à moins de 200000e et des logements intermédiaires. Calais est une ville très minérale, il est d'actualité dans de nombreux projets de "verdir" la ville.

Bibliographie : 

Hanquiez J., Rolet F., Calais à travers 100 rues, places, et lieux-dits, 126 pages, 1998

Nouveau Guide de Calais, 72 pages, début XXe siècle

La Voix du Nord 1/11/2014

Site de l'EPF Nord Pas-de-Calais, "Calais Hopital-Nation - OP 1172", 18/03/2014